Depuis plus d’un siècle, les peuples autochtones subissent une oppression systémique sous l’effet du colonialisme et du racisme, ce qui a eu des répercussions importantes sur leur accès à l’éducation, plus particulièrement à une éducation adaptée à leur culture et représentative de leurs savoirs, de leur histoire et de leur langue. Lorsque ces thèmes pédagogiques sont proposés, les élèves autochtones perçoivent alors l’école comme un lieu d’affirmation et d’autonomisation culturelles.

Passeport pour ma réussite s’engage à établir des relations et des partenariats honorables avec les élèves, les familles et les communautés autochtones afin d’ offrir l’égalité d’accès à des occasions à tous les élèves.

Ce travail consiste en grande partie à créer un sentiment d’appartenance chez les jeunes autochtones inscrits au programme Passeport, en veillant notamment à ce qu’ils se sentent bien représentés par leurs mentors Passeport et en leur offrant des activités spécialement conçues pour mettre en valeur leur culture et leur identité.

Nous tenions à vous présenter trois diplômés autochtones du programme Passeport qui expliquent comment Passeport les a aidés à valoriser leur culture et à avoir un sentiment d’appartenance.

J’ai grandi à l’extérieur d’une réserve, à Winnipeg. J’étais déconnecté de ma culture, de ma langue et de ma communauté d’origine, la nation Crie de Fisher River. Enfant, j’avais honte d’appartenir aux Premières Nations, notamment en raison des autres enfants du primaire et du secondaire, qui ne se gênaient pas pour évoquer les stéréotypes et raconter des blagues racistes.

C’est en 4e secondaire que j’ai enfin commencé à être fier de mon identité, quand j’ai découvert deux organismes de soutien : Passeport pour ma réussite et la Community Education Development Association (CEDA), qui offre le programme Passeport pour ma réussite à Winnipeg.

Grâce à ces organismes, j’ai planifié des sorties sur le terrain qui m’ont permis de me reconnecter avec mes racines : j’ai fait l’expérience des huttes de sudation, j’ai commencé à danser à des pow-wow, j’ai participé plus fréquemment à des purifications, j’ai créé des liens avec des aînés et j’ai pris part à la fabrication de tambours, fait du perlage et participé à d’autres activités culturelles. Plus je me familiarisais avec ma culture et renouais avec celle-ci, plus la honte que j’avais ressentie en grandissant se dissipait.

Passeport pour ma réussite était un espace rassurant où je pouvais redécouvrir ma culture et mon histoire d’un point de vue autochtone. Ce programme m’a permis d’évoluer dans un environnement propice à la création d’un sentiment d’appartenance, à la croissance et à la générosité, et je me considère comme très chanceux de tout le soutien que j’ai reçu.

Dès le départ, tout le monde à Passeport m’a fait sentir la bienvenue et m’a intégrée dans toutes les activités. J’avais l’impression d’appartenir au groupe, ce qui a profondément changé les choses pour moi. Ils ont compris que j’avais de la difficulté à l’école non pas parce que je n’étais pas intéressée ou parce que j’étais une « mauvaise élève », mais parce que j’étais souvent incapable de gérer mon anxiété sociale.

L’équipe de Passeport a su me mettre à l’aise de participer à son programme, ce qui m’a permis par la suite de me sentir en sécurité à l’école.

Mais à la vérité, le programme va au-delà du soutien scolaire. Il est rempli d’amour, d’amitié et de sens de la communauté, ce qui le rend si important. Le personnel et les tuteurs sont entièrement dévoués à notre réussite.

Ils m’ont aidée à rédiger un curriculum vitæ, ils m’ont offert mon premier emploi et, lorsque j’ai obtenu mon diplôme, ils m’ont soutenue dans la poursuite de mes études postsecondaires. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans eux. Ils sont ma deuxième famille.

À l’âge de 10 ans, j’ai quitté Kimmirut, une petite communauté du Nunavut, et suis allé vivre à Kingston. Je trouvais que Kingston était immense par rapport à Kimmirut. J’étais une personne très tranquille et timide, et j’ai fini par ressentir une certaine anxiété en raison du mode de vie très différent de celui que je connaissais.

Lorsque j’ai commencé mes études secondaires, j’ai demandé de l’aide à Passeport. Le personnel a été d’une grande aide et m’a offert un espace rassurant où passer du temps. Finalement, j’ai appris à connaître les membres du personnel et j’ai commencé à faire mes devoirs avec leur aide. Le fait de participer au programme m’a encouragé à m’engager davantage dans ma communauté.

Si je n’avais pas eu ce soutien et les mentors à qui je pouvais m’adresser au besoin dans les situations stressantes, je n’aurais probablement pas aussi bien réussi au secondaire. Et je n’aurais peut-être pas fait le même choix de programme d’études postsecondaires. Passeport m’a permis de comprendre que j’aime travailler avec les jeunes et que j’ai envie d’aider les autres, de la même façon dont Passeport m’a aidé.

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